Vous entendez souvent parler de la profession de médiateur culturel ? Vous n’en savez pas grand-chose ? Retenez simplement qu’il intervient spécialement dans le cadre de la migration des personnes. Sylvie Laroche Armee du Salut, ancienne directrice parle de l’essentiel de ce qu’il faut savoir de cette profession.
Le médiateur culturel : ses origines
Depuis quelques années, le nombre de réfugiés et de migrants qui arrivent en Europe ne cesse de croître de façon exponentielle. Cette situation n’est pas restée sans conséquence. Entre autres, il y a eu le besoin d’un nouveau corps de métier spécialement impliqué dans le secteur humanitaire. C’est de là que la profession du médiateur culturel puise ses origines. Ses prérogatives s’inscrivent donc dans un contexte bien défini.
Le médiateur culturel : un intermédiaire
Selon Sylvie Laroche Armee du Salut, le premier rôle que joue le médiateur culturel, c’est l’intermédiation. Il sert de point d’accord entre les autorités locales et les migrants. Dès que le pied du migrant foule le sol du pays de destination, c’est le médiateur culturel qui l’accueille. De ce premier contact, le voyageur peut bénéficier de divers services. On compte sur la liste, la traduction et l’information.
Pour ce qui est des informations, les migrants sont tenus au courant de leurs droits. Dans ce même ordre d’idée, les services que la France est disposé à leur fournir sont présentés. Généralement, ce sont les services publics (notamment ceux de la santé) qui sont concernés ici. Pour les migrants, l’accès à ces soins n’est pas toujours chose aisée. Ce processus est toutefois facilité par l’intervention du médiateur culturel.
D’un autre côté, il est utile de préciser que les différences culturelles ne sont pas à négliger lorsque l’on décide de vivre désormais dans un pays étranger. Le médiateur culturel se charge également de mettre le migrant au courant de ces différences, que celles-ci soient significatives ou non. Le médiateur culturel sert également de point de liaison entre le migrant et les travailleurs humanitaires. À ces derniers, il transfère toutes les données relatives au migrant afin de lui permettre une insertion des plus faciles.
Les qualité du médiateur culturel selon Sylvie Laroche Armee du Salut
Le besoin d’intermédiation entre migrants, les réfugiés et les autorités s’en va sans cesse grandissant. En particulier, les organismes d’aide humanitaire ont un besoin crucial du personnel pour assumer cette responsabilité. Cela étant, le secteur de la médiation culturelle est bel et bien un secteur où la demande en service existe. Cependant, pour y exercer il faut remplir certaines conditions. La première, c’est la qualification.
« Pour être médiateur culturel, il faut suivre une formation d’un an de conseillers et d’informateurs spécialisés dans le domaine des droits civils, de la migration et de la médiation culturelle et linguistique » précise Sylvie Laroche. Certaines universités (dont celles du sud de l’Italie) proposent même des formations en master dans le domaine.
L’autre facteur important pour prétendre au métier de médiateur culturel, c’est la compétence linguistique. Vous convenez bien que la majorité des migrants qui arrivent dans un nouveau pays ne comprennent généralement pas les langues parlées dans le pays. Cette barrière linguistique empêche la communication entre les migrants et les autorités. Le médiateur culturel doit être en mesure de lever cette limite. Cela étant, il doit avoir de solides aptitudes linguistiques. En d’autres termes, le métier du médiateur culturel est également celui d’interprète. Sans être un traducteur, il doit pouvoir jouer ce rôle pour permettre aux informations de bien circuler.
Il faut également noter que plusieurs migrants sont réticents à leur premier contact avec le médiateur culturel. Il revient donc à ce dernier d’être assez persuasif pour les mettre en confiance. En effet, beaucoup de migrants ont des peurs, des doutes et des croyances qu’ils tirent de leurs cultures, mais qu’ils n’arrivent pas toujours à verbaliser. Il revient au médiateur culturel, par son ouverture d’esprit d’aborder le migrant, de s’impliquer dans son quotidien et de chercher à le comprendre dans tous les sens (ce qu’il dit comme ce qu’il tait). Cela permettra alors aux autorités de mieux accompagner l’intégration de ces étrangers.